"Lorsque circulent dans un pays deux monnaies dont l’une est considérée par le public comme bonne et l’autre mauvaise, la mauvaise chasse la bonne" - Sir Thomas GRESHAM
"Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence" - Frédéric BASTIAT
"Les profits sont le sang vital du système économique, l’élixir magique sur lequel repose tout progrès. Mais le sang d’une personne peut être le cancer pour une autre " - Paul SAMUELSON
"La récession c'est quand votre voisin perd son emploi; la dépression c'est quand vous perdez le vôtre" - Harry S. TRUMAN
"Le capitalisme constitue par nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait le devenir. Ce processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme" - Joseph SCHUMPETER
"Un problème politique est un problème économique sans solution" - Georges ELGOZY
"La seule fonction de la prévision économique, c’est de rendre l’astrologie respectable " - GALBRAITH
"Ce n’est pas l’employeur qui paie les salaires, c’est le client" - Henry FORD
"On a voulu, à tort, faire de la bourgeoisie une classe. La bourgeoisie est tout simplement la portion contentée du peuple" - Victor HUGO
"La guerre n'est que la simple continuation de la politique par d'autres moyens" - Carl VON CLAUSEWITZ
21 octobre 2014
L'écologie est à la mode depuis quelque trente ans. Bien avant elle, Malthus au début du XIXe siècle avait déjà attiré l'attention sur la lente raréfaction des « ressources naturelles » et par-delà, sur la supposée inéluctable extinction que l'espèce humaine aurait bientôt à affronter.
"Texte de Stéphane Geyres qui présente une vision optimiste de l'épuisement des ressources naturelles"
Le malthusianisme, comme la plupart des thèses « décroissantes » de ce qui revendique le nom « d'écologie », repose sur des variantes plus ou moins élaborées du raisonnement erroné suivant. On constate que le nombre d'habitants de notre planète croît exponentiellement. Pour les nourrir, les chauffer, les déplacer, il faut que les ressources croissent au moins aussi vite, voire plus pour qu'en plus le niveau de vie s'accroisse lui aussi. Notre bonne vieille Terre étant un espace fini et limité dont on a fouillé presque tous les recoins, il semble logique de conclure à la catastrophe.
Malthus n'est pas le seul à avoir suivi ce type de logique, le Club de Rome dans les années 70 a fait de même. Et pourtant, ni depuis 1800 ni depuis 1970 cette prédiction d'épuisement des ressources et de condamnation de notre société consommatrice et boulimique ne semble devoir se confirmer.
La raison de cet échec tient à un jeu d'hypothèses malheureuses fort heureusement pour nous tous. Elles sont de trois ordres. Le pétrole fait partie de ces ressources classiques prises pour cibles par les décroissants qui est tellement au cur de notre société qu'il déterminerait notre futur. La première hypothèse erronée tient à l'estimation de son stock ou à celui de toute autre ressource. Les estimations des réserves se font toujours à un instant en fonction des technologies connues et exploitables. Or la recherche ne s'arrête jamais et de nouvelles réserves sont mises à jour sans cesse.
De plus, seconde erreur, la capacité d'exploitation de ces ressources croît elle aussi sans cesse. Parce que les prix des ressources montent, ce qui motive plus l'investissement. Parce que de ce fait le prix des équipements d'exploitation baissent, stimulant d'autant l'entreprise. Parce que la demande augmente avec la population, ce qui fait monter les prix et donc les moyens d'exploitation.
Mais l'erreur la plus profonde reste la troisième, c'est celle que bien des gens ne voient pas tant elle semble peu « naturelle ». Il s'agit de réaliser que les ressources naturelles ne le sont pas dans l'absolu mais qu'elle varient et varieront encore. Ainsi, le pétrole a peut-être été la ressource clé de ces deux derniers siècles, mais il est probable que dans quelques années une autre ressource, peut-être même totalement ignorée à ce jour tel le thorium prendra le relais pour un nouveau regain.
Pascal Salin l'explique remarquablement dans son livre Libéralisme : « C'est donc à tort qu'on accorde de l'importance à la possession de ressources naturelles pour évaluer les possibilités de développement d'une société. On peut d'ailleurs même dire, comme l'a si admirablement montré l'économiste Julian Simon, que les ressources naturelles n'existent pas. En effet, elles ne jouent aucun rôle économique, c'est-à-dire qu'elles ne répondent à aucun besoin humain, aussi longtemps que quelqu'un n'a pas inventé une utilisation de ces ressources. »
Autrement dit, c'est l'action des acteurs économiques qui donne à celles qui nous entourent leur statut de ressources ou pas. On peut d'ailleurs faire le parallèle avec les armes. Aucun objet n'est une arme en soi. Un simple galet peut le devenir. C'est l'usage qui fait qu'un objet inerte devient vecteur d'agression. C'est son usage comme renfort au sein du mur d'un barrage qui transforme à l'inverse le galet en ressource naturelle dans le cadre d'un projet ici énergétique.
On comprend donc que les perspectives qu'on nous assène qui voudraient que les ressources naturelles puissent venir à manquer et mettre en péril l'humanité ne sont que le fruit de réflexions incomplètes. Et encore, je n'ai pas rappelé la loi de Lavoisier qui veut que « rien ne se perd, tout se transforme ». Tant que l'homme sera libre d'innover, il trouvera des solutions pour la vie des siens.
Citation
Stéphane Geyres, « Non, les ressources naturelles ne vont pas s'épuiser », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 21/10/2014.