"Le problème avec le socialisme, c'est que, tôt ou tard vous êtes à court de l'argent des autres" - Margaret THATCHER
"Un économiste est quelqu'un qui voit fonctionner les choses en pratique et se demande si elles pourraient fonctionner en théorie" - Stephen M. GOLDFELD
"Les profits sont le sang vital du système économique, l’élixir magique sur lequel repose tout progrès. Mais le sang d’une personne peut être le cancer pour une autre " - Paul SAMUELSON
"La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir" - Paulo CUELHO
"Il y a deux manières de conquérir et d'asservir une nation, l'une est par les armes, l'autre par la dette." - John ADAMS
"L’économie est fille de la sagesse et d’une raison éclairée : elle sait se refuser le superflu, pour se ménager le nécessaire " - Jean-Baptiste SAY
"Pour être valable toute théorie, quelle qu'elle soit, doit être confirmée, tant dans ses hypothèses que dans ses conséquences, par les données de l'observation" - Maurice ALLAIS
"La machine a jusqu’ici créé, directement ou indirectement, beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a supprimés" - Alfred SAUVY
"C'est en poussant à bout le mouvement économique que le prolétariat s'affranchira et deviendra l'humanité" - Jean JAURES
"La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, et pas une création du besoin" - Gaston BACHELARD
10 octobre 2014
La dette publique d'un pays correspond à la somme des déficits publics passés cumulés. Or, la France connait depuis 40 ans des finances publiques systématiquement déficitaires année après année. Dès lors, la dette publique française ne cesse d'augmenter depuis la fin des années 1970 pour atteindre un niveau historique de 2'000 milliards d'euros en 2014, et probablement proche de 100% de la richesse nationale dès 2015. Si la France s'est pendant longtemps accommodée d'un tel niveau de dette cette situation n'est plus tenable. Dès lors, il convient de mieux penser le périmètre de l'Etat, c'est-à-dire son importance dans l'économie.
Rapports compliqués de la France avec sa dette publique
La France s'est longtemps accommodée d'une dette élevée. En effet, pour se délester du problème de la dette, largement engendrée par des dépenses publiques excessives, la tentation historique naturelle de la France a toujours été de créer de l'inflation qui diminue mécaniquement et artificiellement le montant de la dette car il devient plus simple de la rembourser. Or, depuis la création de l'euro et de la Banque Centrale Européenne, la France n'a plus la possibilité d'engendrer de l'inflation unilatéralement par la création monétaire. En termes techniques ce mécanisme s'appelle la "monétisation de la dette" plus connu sous l'expression familière qui veut que l'Etat fasse "marcher la planche à billet".
Or, les seules solutions pérennes pour diminuer la dette sont la hausse des recettes ou la baisse des dépenses. Augmenter les recettes renvoie indifféremment à la hausse de la croissance économique (qui accroît mécaniquement les rentrées fiscales liées à la hausse de l'activité) et à la hausse de la fiscalité en générale. Du côté des dépenses, il existe trois types de dépenses qu'il est possible de diminuer : les dépenses d'Etat (ministères, nombre et salaire des fonctionnaires..), les dépenses sociales (chômage, maladie, retraite...) et les dépenses des collectivités locales (conseils généraux, régions et départements, collectivités de communes...).
Au-delà des aspects fiscaux et de croissance, il convient de s'interroger sur les dépenses publiques. Les dépenses dans l'enseignement sont un exemple patent d'inefficacité de la dépense publique. En effet, alors que les dépenses d'enseignement représentent un poste majeur de la dépense publique en France, qu'elles augmentent continuellement et qu'elles sont les plus importantes du monde, la France connaît néanmoins une situation de chômage de masse depuis plusieurs décennies (environ 5 millions de français actifs qui sont actuellement au chômage), les résultats des écoliers français dans les classements internationaux ne cessent de diminuer malgré des dépenses par élèves parmi les plus élevées du monde, 150'000 jeunes sortent tous les ans du système scolaire sans qualification et beaucoup ne savent ni lire ni écrire correctement. Ce constat clinique et factuel pose la question de l'efficacité et la pertinence des dépenses du secteur public, qui grèvent le potentiel de croissance de la France sans fournir de résultats à la hauteur des moyens financiers mobilisés.
L'ensemble des dépenses publiques sont concernées par ce phénomène. En effet, au-delà des dépenses publiques liées à l'éducation, ce sont plusieurs autres secteurs publics qui sont concernés par des dépenses en constante augmentation et parmi les plus élevées du monde, mais avec des résultats décevant au regard des sommes engagées.
La dette publique ne correspond pas à des investissements productifs mais essentiellement à des dépenses sociales utiles mais improductives. En effet, sur ces dépenses sociales, un 1/3 renvoie à des dépenses liée à la maladie et 1/3 au financement des retraites. Dans ce cadre, et malgré l'utilité évidente de ces dépenses dans l'absolu, la dette sert avant tout à payer les dépenses courantes mais pas à investir dans la croissance économique. La dette contractée dans cette optique n'est absolument pas créatrice de richesses, mais entraîne des destructions de richesses. En effet, au lieu d'être employée à financer des projets créateurs de croissance future (qui pourrait alors justifier l'endettement) et qui pourraient ainsi financer ces dépenses sociales grâce à la création de richesses et aux recettes fiscales liées, le creusement de la dette actuelle renvoie en réalité au souci de garantir un niveau de vie supérieur aux moyens réel du pays. De plus, la garantie de ce niveau de vie se réalise au prix d'un financement qui pèse sur les générations futures qui n'auront pas les moyens d'y faire face.
Citation
Sylvain Fontan, “ Le rapport compliqué de la France avec sa dette publique ”, analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 10/10/2014.