"Vous et moi venons par route ou par rail, mais les économistes voyagent en infrastructures " - Margareth THATCHER
"L’Europe se fera par la monnaie ou ne se fera pas" - Jacques RUEFF
"Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence" - Frédéric BASTIAT
"On taxe les riches car ils sont riches et on taxe les pauvres car ils sont nombreux " - blague de fiscaliste
"Le socialisme cherche à abattre la richesse, le libéralisme à supprimer la pauvreté " - Winston CHURCHILL
"La protection douanière est notre voie, le libre-échange est notre but " - Friedrich LIST
"Les bonnes questions ne se satisfont pas de réponses faciles" - Paul SAMUELSON
"Si vous m'avez compris c'est que je me suis mal exprimé" - Alan GREENSPAN
"Hélas! Qu'y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l'impôt ?" - Benjamin FRANKLIN
"Dans une crise, la seule chose prévisible, c’est l’incertitude qui suit " - Isabelle LUSCHEVICI
30 novembre 2021
La vidéo qui suit est un documentaire sur l'économiste britannique John Maynard Keynes. Au travers de ses idées, Keynes a été sans doute un des hommes et des économistes les plus importants du XXème siècle, et son influence perdure encore aujourd'hui. Il développe un courant de pensé appelé "keynésianisme" qui prône en substance le contrôle de l'économie par le gouvernement. Ses idées ont contribué à façonner le siècle dernier au travers du sauvetage de l'économie mondiale lors de la grande dépression, du financement des pays Alliés lors de la guerre contre les forces de l'Axe, et enfin au travers de l'architecture globale d'un nouvel ordre institutionnel mondial d'après-guerre.
Le documentaire développe progressivement les thèses de Keynes en s'appuyant notamment sur des exemples pratiques, historiques et des analyses d'experts, le tout mêlant images d'archives et d'actualités. Contrairement à l'idée parfois reçue et généralement véhiculée, Keynes n'était pas contre le système économique capitaliste. Au contraire, il le jugeait plutôt comme une idée brillante. Néanmoins, il estimait que le gouvernement avait le devoir d'intervenir dans l'écosystème économique, à fortiori en période de dégradation, même si cela impliquait de dépenser de l'argent qu'il ne détenait pas. Dans cette approche, le gouvernement doit d'une part, mettre en place une politique monétaire "accommodante" pour encourager les ménages à consommer et les entreprises à investir et d'autre part, utiliser parallèlement la politique budgétaire en augmentant les dépenses publiques. L'idée générale étant que ce mécanisme peut ainsi générer suffisamment d'emplois et de croissance économique pour permettre d'amener la prospérité et de rembourser les dettes qui ont été contractées pour initier cette politique économique expansionniste.
Malgré quelques réserves de L'Economiste quant à l'utilisation de certains concepts, références historiques et simplifications, il n'en demeure pas moins que ce documentaire reste très instructif et présente l'avantage d'être particulièrement simple d'accès et intelligible, même pour des non initiés à l'économie.
Enfin, notons que le documentaire présente bien le fait que le débat autour du keynésianisme est toujours d'actualité et que ces théories sont considérées par certain comme celles qui ont permis de sauver le capitalisme et d'installer un long cycle de croissance économique après-guerre. Cependant, il souligne moins le fait que d'autres estiment que la mise en application des théories de Keynes a semé les germes de problèmes beaucoup plus importants et insolubles à plus long terme. En effet, après des bénéfices rapides mais peu étendus dans le temps, les coûts et les effets négatifs de ces mesures expansionnistes s'inscrivent dans le temps long. Il y a un décalage temporel entre les gains potentiels et les coûts à assumer ; ce qui explique d'ailleurs souvent le succès de ces théories auprès des dirigeants politiques. Mais pour reprendre une phrase célèbre de J.M. Keynes lorsque cet aspect lui était opposé : "A long terme nous serons tous mort" ; ce qui souligne bien le fait qu'il assumait parfaitement sa préférence pour le court terme et les générations présentes au détriment du futur et des générations à venir. Or, il se trouve que les générations à venir d'il y a un demi-siècle sont les générations actuelles.
Citation
Sylvain Fontan, « Théories et influence de l'économiste John Maynard KEYNES », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 03/04/2014.