"Les bonnes questions ne se satisfont pas de réponses faciles" - Paul SAMUELSON
"Chaque génération se doit de payer ses propres dettes. Respecter ce principe éviterait bien des guerres à l'humanité" - Thomas JEFFERSON
"Le budget est le squelette de l'État débarrassé de toute idéologie trompeuse" - Joseph SCHUMPETER
"Le succès est un mauvais professeur. Il pousse les gens intelligents à croire qu’ils sont infaillibles " - Bill GATES
"Dans une crise, la seule chose prévisible, c’est l’incertitude qui suit " - Isabelle LUSCHEVICI
"La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres" - Winston CHURCHILL
"L'impôt tue l'impôt" - Arthur LAFFER
"L'épargne et l'accumulation de biens de capitaux qui en résulte sont au début de chaque tentative d'améliorer les conditions matérielles de l'homme; c'est le fondement de la civilisation humaine" - Ludwig Von MISES
"Qui parle sème ; qui écoute récolte " - PYTHAGORE
"On a voulu, à tort, faire de la bourgeoisie une classe. La bourgeoisie est tout simplement la portion contentée du peuple" - Victor HUGO
13 juin 2014
L'économiste et directrice des études économiques pour l'Europe de Bank of America Merril Lynch, Laurence Boone, a récemment été nommée (mardi 10 Juin 2014) conseillère économie et finance de Françoise Hollande. Dans ce contexte, il convient de relire ce que Madame Boone disait de la politique économique menée par le chef de l'Etat depuis son élection en mai 2012. En effet, le 26 mai 2014, elle publiait une tribune dans le journal L'Opinion dans laquelle elle critiquait vertement la politique économique menée par la majorité présidentielle. Le texte qui suit est particulièrement évocateur.
Par Laurence Boone, tribune publiée dans L'Opinion le 26 mai 2014
Un bilan économique désastreux. Voilà cinq ans que la crise financière, puis la crise des dettes souveraines a eu lieu. Et où en est-on aujourd’hui ? Le PIB a à peine retrouvé son niveau de 2007 et la croissance est aux abonnés absents. Le taux de chômage est enlisé à 10,4 %. Le pouvoir d’achat, malgré une inflation ultra-basse, stagne. La dette est au niveau record de 92 %, tout comme les prélèvements obligatoires à près de 45% du PIB, alors que les dépenses restent à plus 57 %. Dans le même temps, l’ensemble de la zone euro progresse légèrement, même les pays du Sud récupèrent, quittant un à un la férule du FMI. Le problème ? L’absence totale de politique économique, qui va conduire la France dans 3 ans à mettre droite et gauche classiques au 3e rang derrière le FN.
Les choix de politique économique sont quasiment inexistants. La déclaration de politique générale de Manuel Valls l’annonçait : c’est un programme qui ne vise ni à soutenir la demande à court terme, ni à élever le potentiel de croissance de long terme. Sur le court terme, les marges de manœuvre sont certes limitées : il n’est pas question d’une relance budgétaire. Mais il ne faut pas croire non plus qu’une politique plus expansionniste de la Banque centrale européenne est la clé de la reprise. La politique monétaire peut faire deux choses : stimuler le crédit avec des taux plus bas, espérer que cela fasse baisser un peu l’euro. Les taux sont déjà extrêmement bas en France. Le problème est que ni les ménages, plombés par les perspectives d’emploi, ni les entreprises, anxieuses du manque de consommation, n’ont envie d’emprunter, que ce soit pour financer un logement ou des investissements.
Quant aux choix pour le long terme : ils sont absents du discours de politique économique, comme le reflète le plan d’économies du gouvernement. Les réductions de dépenses sont un nième coup de rabot synonyme de non choix : coup de rabot sur les dépenses, gel des points d’indice des fonctionnaires et gel des prestations. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que salariés de la fonction publique et bénéficiaires des prestations sociales se révoltent et descendent dans la rue ? Et là, on desserrera la corde, comme vient de le faire le gouvernement sous la pression des députés, pour resserrer deux boulons ailleurs. Mais les projets de réforme de la formation professionnelle abandonnés, les projets de modernisation du système social absents, les perspectives industrielles se résument a des combats d’arrière-garde pour empêcher la réorganisation de certaines entreprises. Quant aux reformes des deux premières années... Celle de l’éducation s’est arrêtée net (mais qui essaie d’orienter efficacement les élèves quel que soit leur niveau ?), celle du logement sera inversée, tellement ses effets ont été spectaculaires : effondrement des demande de permis et des mises en chantier.
Sans changement de politique économique, sans présentation d’une stratégie économique crédible, parce que détaillée, argumentée, avec des objectifs chiffrés réalistes, la France dans trois ans, c’est 3 millions de chômeurs, 3-4% de déficit, une dette à 100% du PIB, des jeunes très diplômés qui continuent de s’installer à l’étranger...
Citation
Sylvain Fontan, « Quand la nouvelle conseillère économique de l'Elysée critiquait la politique économique de Françoise Hollande », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 13/06/2014.