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"Le succès est un mauvais professeur. Il pousse les gens intelligents à croire qu’ils sont infaillibles " - Bill GATES

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Enjeux autour de la succession du directeur général de l'OMC

30 avril 2013

Le nom de futur directeur général de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) devrait être connu le 31 mai prochain. Le remplaçant de l'actuel directeur général Pascal LAMY (France) sera Herminio BLANCO (Mexique) ou Roberto AZEVEDO (Brésil). Son mandat de quatre ans débutera le 1er septembre prochain. Quel que soit le vainqueur, une chose est sûre, ce sera un évènement historique. En effet, ce sera la première fois dans l'histoire que cette organisation internationale, créée en 1995, sera dirigée par un Sud-américain. Les enjeux de cette élection sont nombreux.

 

Libéralisme contre protectionnisme

Le but de l'OMC est de promouvoir les négociations commerciales internationales afin de diminuer les barrières au commerce. Les barrières au commerce dont il est question sont les barrières tarifaires (droit de douanes et taxes) et les barrières dites non-tarifaires (blocages sur la régulation, lourdeurs administratives,...).

Dans ce cadre, il apparaît que le choix du prochain directeur général apportera des indications quant à la teneur des futures orientations de l'OMC. La désignation du vainqueur devra nécessairement intervenir par consensus des 159 Etats-membres (la règle du consensus est une originalité de l'OMC et un de ses principes de base). Or, à ce stade, les deux candidats restants en lice présentent des profils différents. En effet, le candidat Mexicain est plutôt soutenu par les pays occidentaux et a une vision libre-échangiste, alors que son concurrent brésilien est lui soutenu par les pays émergents, et sa position reflète sous certains aspects une vision plus protectionniste du commerce international.

Relancer le dernier cycle de négociation

Les négociations au sein de l'OMC fonctionnent par cycle pendant lesquels les pays décident de négocier sur un certain nombre de sujets et de produits préalablement définis. Le cycle actuel correspond au cycle de Doha, appelé "cycle du développement". Il a été lancé en 2001 et devait initialement durer trois ans. Près de 12 ans après, le cycle n'est toujours pas terminé et les sujets abordés n'ont pas trouvé de solution. Les domaines abordés étaient principalement les négociations concernant les produits agricoles et l'ouverture des marchés des pays riches aux produits agricoles des pays en développement, ainsi que les droits de propriété intellectuelle. Dès lors, le principal objectif du futur directeur général sera de relancer ce cycle de négociations et essayer d'aboutir sur un accord, même à minima.

Relancer le multilatéralisme contre le bilatéralisme et le régionalisme

Les négociations au sein de l'OMC se déroulent dans un cadre multilatéral, c'est-à-dire que chaque pays discute avec l'ensemble des autres pays. Ensuite, il existe un principe régissant les négociations, à savoir qu'il doit y avoir égalité de traitement entre les pays. Autrement dit, si un pays accorde une facilité (tarifaire ou non-tarifaire) à un pays il doit nécessairement l'accorder à l'ensemble des autres pays membres. L'idée principale est qu'à force d'accorder des facilités, même petites, le niveau général des contraintes pesant sur le commerce international diminue.

Toutefois, avec le blocage des négociations du cycle de Doha, les négociations commerciales multilatérales n'avancent plus. Dès lors, le monde assiste depuis plusieurs années au développement du bilatéralisme (accord entre deux pays) et du régionalisme (accord entre plusieurs pays). Typiquement, les Etats-Unis ont déjà engagé des discussions sur ce sujet avec une partie de l'Asie (Partenariat Trans-Pacifique - PTP), et parallèlement, ils envisagent de créer la même chose avec l'Europe (Partenariat Trans-Atlantique - PTA). Le risque à terme du développement de ces partenariat bilatéraux et régionaux est, d'une part (1) un retour en arrière historique et, d'autre part, (2) de voir se développer des règles conflictuelles et contradictoires selon les régions et les accords, aboutissant in fine à freiner le commerce international et donc la croissance mondial.

Citation

Sylvain Fontan, “Enjeux autour de la succession du directeur général de l'OMC”, décryptage publié sur «www.leconomiste.eu» le 30/04/2013.