"La propriété est un droit antérieur à la loi, puisque la loi n'aurait pour objet que de garantir la propriété" - Frédéric BASTIAT
"Un Economiste peut commettre deux erreurs, la première consiste à ne pas calculer et la seconde à croire en ce qu’il a calculé" - Michal KALECKI
"Quand vous êtes capable, feignez l'incapacité. Quand vous êtes proche, feignez l'éloignement. Quand vous êtes loin feignez la proximité" - Sun TZU
"Je parle de l’esprit du commerce qui s’empare tôt ou tard de chaque nation et qui est incompatible avec la guerre" - Emmanuel KANT
"Le succès est un mauvais professeur. Il pousse les gens intelligents à croire qu’ils sont infaillibles " - Bill GATES
"Christophe Colomb fut le premier socialiste. Il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait, et ce aux frais du contribuable." - Winston CHURCHILL
"La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts " - Georges CLEMENCEAU
"Je crains le jour où la technologie dépassera nos relations humaines. Le monde aura une génération d'idiots " - Albert EINSTEIN
"Vous et moi venons par route ou par rail, mais les économistes voyagent en infrastructures " - Margareth THATCHER
"Qui ne peut attaquer le raisonnement, attaque le raisonneur " - Paul VALERY
10 mars 2022
Tiré du bestseller Freakonomics (2005) coécrit par Steven Levitt et Stephen J. Dubner, l’expérience économique connue sous le nom de « la crèche de Haïfa » montre que la contrainte la plus efficace n’est pas forcément pécuniaire.
Dans la crèche israélienne en question, le personnel se plaint de ce que certains parents se présentent en retard le soir. La première réaction du maire est de publier un court texte, une invocation morale appelant les parents à respecter leur engagement de ponctualité. Par conséquent, les retards diminuent ; mais certains parents, toujours les mêmes, ne modifient aucunement leur comportement, ce qui irrite considérablement les employés de la crèche. Le maire décide alors de passer à une mesure plus sévère : il veut « taper au porte-monnaie » en instituant un système de pénalité en fonction de la durée du retard. Résultat ? Les retards deviennent plus nombreux et plus longs, les parents préférant s’acquitter de l’amende et venir vers 20h. Ainsi, la mesure prise par le maire produit l’effet contraire de celui escompté.
Comment expliquer cette conséquence contre-intuitive ? L’institution d’un barème d’amende a transformé la valeur morale de l’absence de ponctualité – par exemple concrétisée dans l’hostilité du personnel de la crèche, voire de la communauté des parents – en une valeur économique. Dès lors, les parents retardataires ont réévalué la nature profonde de leur comportement, estimant désormais payer pour un service supplémentaire. Selon la loi de l’offre et de la demande, la mesure est inefficace parce que le prix de l’amende est trop bas : il serait nécessaire de le relever jusqu’à annihiler la demande. Cependant, les parents ne comprendraient pas un niveau d’amende excessivement élevé, disproportionné par rapport au comportement reproché. La conclusion est que c’est la contrainte morale qui est en l’occurrence la plus efficace : la solution au problème réside dans la prise de conscience des parents. C’est pourquoi le maire a supprimé les pénalités, ramenant ainsi les retards à un niveau inférieur.
Citation
Romain Treffel, « L'expérience de la crèche de Haïfa en Israël », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 03/02/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».