"Prenons le cas de Singapour. […] On dirait un miracle économique. Mais le miracle est moins celui de l’inspiration que celui de la transpiration" - Paul KRUGMAN
"On ne peut devenir entrepreneur qu’en devenant auparavant débiteur. S’endetter appartient à l’essence de l’entreprise et n’a rien d’anormal" - Joseph SCHUMPETER
"Il y a deux manières de conquérir et d'asservir une nation, l'une est par les armes, l'autre par la dette." - John ADAMS
"L’économie est fille de la sagesse et d’une raison éclairée : elle sait se refuser le superflu, pour se ménager le nécessaire " - Jean-Baptiste SAY
"Le problème avec la réduction des impôts sur le revenu c’est que ça stimule suffisamment l’économie pour que tout le monde rentre dans la tranche supérieure" - Harold COFFIN
"L'économie c'est la science du sordide, non de la pureté " - Alfred SAUVY
"Si la méchanceté des hommes est un argument contre la liberté, elle en est un plus fort encore contre la puissance. Car le despotisme n'est autre chose que la liberté d'un seul ou de quelques-uns contre tous" - Benjamin CONSTANT
"L'étonnante tâche des sciences économiques est de démontrer aux hommes combien en réalité ils en savent peu sur ce qu'ils s'imaginent pouvoir modeler" - Friedrich HAYEK
"La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres" - Winston CHURCHILL
"Les urgences ont toujours été le prétexte sur lequel les protections des libertés individuelles ont été érodé" - Friedrich HAYEK
28 février 2022
En 1906, John Maynard Keynes, étudiant alors âgé de 23 ans, passe les examens de l’Administration anglaise.
Les épreuves s’étirent impitoyablement pendant plus de trois semaines, laissant le jeune candidat dans un état de faiblesse extrême auquel il remédiera grâce à un voyage très reposant en Écosse, dans l’attente des résultats. Une fois connus, son père s’enthousiasme, compte tenu de l’impréparation de son fils, pour ce « merveilleux résultat » : Keynes est premier en sciences politiques, logique, psychologie et essai. Cependant, le classement excellent de Keynes (deuxième sur cent-quatre) ne lui permet pas d’obtenir le poste qu’il visait, celui du Trésor britannique, choisi par le premier candidat. Cette déception résulte surtout de l’échec (relatif) de Keynes en économie, où il termine neuvième – classement qui l’exaspère et qui lui inspire ce commentaire : « J’en savais évidemment beaucoup plus en économie que mes examinateurs ». La légende dit que cet échec explique le chapitre vengeur de la Théorie générale à l’encontre d’Arthur Pigou, son professeur à Cambridge, qui n’était autre que l’examinateur d’économie du concours !
Un autre résultat indigne Keynes : il est mieux noté en histoire anglaise qu’en mathématiques, alors qu’il s’agit de sa matière principale, dans laquelle il pense exceller. Il prépare d’ailleurs parallèlement un travail de recherche sur la théorie des probabilités pour appuyer sa candidature à un poste d’assistant au fameux King’s College de Cambridge. Deux ans plus tard, il dépose son travail avec une certaine assurance, les deux assesseurs de l’épreuve étant une vieille connaissance de la famille et un de ses anciens professeurs. Les examinateurs, qui procèdent à quinze votes, lui préfèrent pourtant deux autres candidats. Ses parents sont atteints par ce résultat, tout particulièrement son père, professeur d’économie à Cambridge, qui espérait voir son fils le rejoindre. Keynes sera finalement reçu comme assistant l’année suivante, mais en économie, grâce à l’appui de Marshall.
Citation
Romain Treffel, « Keynes rate une épreuve d'économie, puis de mathématiques », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 04/05/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».