"La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques" - Ernest HEMINGWAY
"Tout chômage quelconque a uniquement sa cause dans le fait que des changements dans les conditions de la demande ont lieu sans cesse, et que les résistances de frictions empêchent que l’ajustement des salaires appropriés ne s’effectue instantanément" - Arthur Cecil PIGOU
"Quand vous êtes capable, feignez l'incapacité. Quand vous êtes proche, feignez l'éloignement. Quand vous êtes loin feignez la proximité" - Sun TZU
"L’économie est fille de la sagesse et d’une raison éclairée : elle sait se refuser le superflu, pour se ménager le nécessaire " - Jean-Baptiste SAY
"Un peu d’internationalisation éloigne de la patrie, beaucoup y ramène" - Jean JAURÈS
"Sous le capitalisme, les gens ont davantage de voitures. Sous le socialisme, les gens ont davantage de parkings " - Winston CHURCHILL
"Il y a deux types de problèmes dans la vie : les problèmes politiques sont insolubles et les problèmes économiques sont incompréhensibles" - Alec DOUGLAS-HOME
"L'humanité n'est pas sortie de l'âge de pierre parce qu'il n'y avait plus de pierres" - Ahmed Zaki YAMANI
"L'inégalité est le résultat de la compétition entre technologies et éducation" - Jan TINBERGEN
"Vous et moi venons par route ou par rail, mais les économistes voyagent en infrastructures " - Margareth THATCHER
25 février 2022
Dans la foulée de sa participation à l’élaboration du Traité de Versailles, Keynes a rédigé Les conséquences économiques de la paix (1919), un texte d’une grande virulence à l’encontre du compromis ainsi que des acteurs des négociations : « Un règlement sans noblesse, sans moralité et sans intelligence », écrit l’économiste.
Ayant assisté à la Conférence de paix de Paris en tant que représentant en chef du Trésor britannique, avec le pouvoir de s’exprimer, Keynes était tout de fois jeune (36 ans) et à peu près inconnu du Trésor, conditions qui lui barraient l’accès aux premiers cercles d’influence. C’est pourquoi il a été obligé de transmettre son opinion par des canaux officieux, grâce à un livre qui relève du pamphlet. La thèse en est simple : le Traité de Versailles affaiblira l’organisation complexe et délicate dont dépendent entièrement, pour leur travail et pour leur vie, les peuples de l’Europe. Ainsi, dans l’esprit de Keynes, l’objectif de la Conférence de Paris n’était pas simplement d’honorer les termes de l’armistice et de rendre justice, mais de rétablir la santé économique et de panser les blessures de l’Europe.
Si le livre est un grand succès commercial (60 000 exemplaires aux États-Unis et en Grande-Bretagne, 140 000 dans le monde entier), c’est en partie le fait de son style accessible et par moment satirique. Les portraits dressés par Keynes des principaux artisans de la paix lui permettent d’étaler son hostilité à l’égard des visions étriquées propres à la politique. Ainsi, l’exigence française d’une paix carthaginoise marque « la politique d’un vieillard [Clémenceau], dont les impressions les plus vives et les idées les plus actives se rattachent au passé et non à l’avenir ». Wilson, le président des États-Unis, est « un Don Quichotte aveugle et sourd », doté d’un tempérament « essentiellement théologique et non pas intellectuel ». Enfin, le premier ministre britannique, Lloyd George, est traité de « sorcière galloise », mais le passage est retiré et ne sera publié quatorze ans plus tard, en raison de l’étroitesse de leurs relations et du climat émotionnel d’après-guerre.
Citation
Romain Treffel, « Keynes pamphlétaire contre le Traité de Versailles », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 25/05/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».