"Bien entendu, tout pays est sous-développé en ce sens que, n’étant pas encore parvenu à épuiser ses possibilités virtuelles, il est capable de continuer à avancer dans la voie du progrès technique" - Paul SAMUELSON
"Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème" - John Bowden CONNALLY
"Hélas! Qu'y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l'impôt ?" - Benjamin FRANKLIN
"La vérité n’est pas l’exactitude " - Octave MIRABEAU
"La productivité est la mesure du progrès technique" - Jean FOURASTIE
"Il y a deux types de problèmes dans la vie : les problèmes politiques sont insolubles et les problèmes économiques sont incompréhensibles" - Alec DOUGLAS-HOME
"La machine a jusqu’ici créé, directement ou indirectement, beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a supprimés" - Alfred SAUVY
"Sous le capitalisme, les gens ont davantage de voitures. Sous le socialisme, les gens ont davantage de parkings " - Winston CHURCHILL
"La puissance productrice d’un pays peut s’accroître d’une façon plus que proportionnelle à l’augmentation du chiffre de sa population" - Alfred MARSHALL
"Une société qui ne reconnaît pas que chaque individu à des valeurs qui lui sont propres qu'il est autorisé à suivre, ne peut pas avoir de respect pour la dignité de l'individu et ne peut réellement connaître la liberté" - Friedrich HAYEK
31 mars 2022
Blythe Masters a inventé les fameux Credit Default Swaps (CDS, « couvertures de défaillance »), largement incriminés lors de la crise financière de 2008. Pour rappel, les CDS sont un produit d'assurance permettant à un créancier de transférer son risque d'impayé à un tiers qu'il rémunère pour cela. Née en 1969 à Oxford, B. Masters a reçu une double formation en mathématiques et en finance à Cambridge, puis elle est entrée chez la banque américaine JP Morgan, où elle a ensuite effectué toute sa carrière.
La conception théorique des CDS a eu lieu en 1994, lors d’un séminaire de JP Morgan à Boca Raton, petite ville estivale sur la côte de Floride, à une heure de Miami. Le directeur du département des crédits dérivés a décidé de réunir les jeunes éléments de la banque pour un week-end de beuverie et de brainstorming. Présentée comme une récompense, cette réunion a en fait un but précis : trouver un moyen d’alléger le livre de compte de la banque de ses prêts trop risqués. En particulier, une protection est nécessaire contre le défaut de paiement d’Exxon, la firme pétrolière américaine, qui a emprunté 5 milliards de dollars lors de la marée noire de 1989. Blythe Masters et ses camarades ont l’idée d’adapter aux entreprises la formule de permutation de l’impayé, jusque-là réservée aux prêts immobiliers hypothécaires. Identique à un mécanisme d’assurance, celui-ci n’est cependant pas appelé tel afin qu’il ne tombe pas dans le secteur régulé des assurances. La jeune banquière met en pratique cette théorie en signant le premier contrat de CDS avec la BERD, alors dirigée par Jacques de Larosière, débarrassant ainsi JP Morgan du risque Exxon.
Après la crise, la conceptrice des CDS est pointée du doigt, mais elle n’accepte pas la part de responsabilité qu’on lui attribue : « Les crédits dérivés, par eux-mêmes, n’ont pas augmenté, ni réduit la tendance des gens à prendre de mauvaises décisions quant aux crédits. (…) blâmer les credit default swaps, c’est comme un artisan qui blâmerait ses outils ». Dans les autres banques, cependant, celles qui n’ont pas réussi à se délester des subprimes assez vite pensent bien que la JP Morgan et l’assureur AIG sont à blâmer pour avoir popularisé les CDS.
Citation
Romain Treffel, « La femme derrière les CDS », analyse publiée sur «leconomiste.eu» le 10/19/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».