"Les communistes sont ceux qui ont lu Marx. Les anti-communistes sont ceux qui l'ont compris " - Ronald REAGAN
"L'économie mondiale demeure une notion abstraite aussi longtemps que l'on ne possède pas un compte en banque" - Achille CHAVEE
"Il n'y a que deux possibilités, soit un système dirigé par la discipline impersonnelle du marché, soit un autre dirigé par la volonté de quelques individus; et ceux qui s'acharnent à détruire le 1er contribuent, sciemment ou inconsciemment, à créer le 2nd" - Friedrich HAYEK
"On ne peut devenir entrepreneur qu’en devenant auparavant débiteur. S’endetter appartient à l’essence de l’entreprise et n’a rien d’anormal" - Joseph SCHUMPETER
"Notre économie change jour après jour et, en ce sens, elle est toujours nouvelle" - Alan GREENSPAN
"Il [cf. l'économiste] doit étudier le présent à la lumière du passé afin d'éclairer le futur" - John Maynard KEYNES
"Casser l’inflation se fait toujours au détriment de l’emploi" - Nicholas KALDOR
"L'étonnante tâche des sciences économiques est de démontrer aux hommes combien en réalité ils en savent peu sur ce qu'ils s'imaginent pouvoir modeler" - Friedrich HAYEK
"En général, on parvient aux affaires par ce qu'on a de médiocre, et on y reste par ce que l'on a de supérieur" - François-René de CHATEAUBRIAND
"Christophe Colomb fut le premier socialiste. Il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait, et ce aux frais du contribuable." - Winston CHURCHILL
17 mai 2022
En 1928, Benito Mussolini brûle symboliquement la dette publique italienne sur la flamme de l’Autel de la Patrie à Rome : « J’estime que l’Etat, déclare-t-il, doit intervenir le moins possible. J’ai laissé conduire au cimetière bien des banques. J’ai préféré les laisser mourir que d’infliger au contribuable italien des charges de plus en plus lourdes pour sauver des imbéciles ou des voleurs ».
Parfois pris en exemple, dans les pays actuellement les plus endettés, par les partisans d’un défaut partiel, voire total, décomplexé, ou par les nostalgiques d’un État fort capable de s’émanciper de ses créanciers, cet épisode n’est cependant pas pleinement cohérent avec la politique économique fasciste telle qu’elle a été déroulée depuis l’arrivée au pouvoir du fondateur du fascisme en 1922.
L’ampleur de la dette publique italienne a pour origine la Première Guerre mondiale, une victoire qui a coûté très cher à l’Italie sur les plans humain et économique. Le pays est alors largement tributaire des puissances anglo-saxonnes, ses banquiers. Entre 1919 et 1922, il subit une grave crise économique qui rend le budget de l’État systématiquement déficitaire et accroît donc encore son endettement. Sitôt installé, le régime fasciste adopte une politique économique d'orientation libérale jusqu’en 1926, le duce déclarant : « il faut en finir avec l'État ferroviaire, avec l'État postier, avec l'État assureur » ; ou encore : « je pense que l'État doit renoncer à ses fonctions économiques et surtout à celles qui s'exercent par des monopoles, parce qu'en cette matière l'Etat est incompétent ». Dès lors, l’État italien privatise plusieurs monopoles, réduit la fiscalité et renonce à l’exécution de certains travaux publics.
Ce libéralisme prend fin avec la déflation de 1926 qui rend insoutenable la dette publique. L’État fasciste devient alors interventionniste : il acquiert la majorité des titres détenus par les banques pour contrôler de nombreuses activités du secteur privé, favorise la concentration des entreprises et mène une politique de grands travaux. Mussolini défend désormais le principe d’une subordination de l’économique au politique : « Prétendre que les faits économiques suffisent à expliquer l’histoire humaine, à l’exclusion des autres facteurs, est une absurdité. Le fascisme croit encore et toujours à la sainteté et à l’héroïsme, c’est-à-dire aux actions dans lesquelles n’agit aucun motif économique proche ou lointain ». Une philosophie plus conforme avec la consumation de la dette publique
Citation
Romain Treffel, « Mussolini brûle la dette italienne », analyse publiée sur «leconomiste.eu» le 11/16/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».