"Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice." - MONTESQUIEU
"Prenons le cas de Singapour. […] On dirait un miracle économique. Mais le miracle est moins celui de l’inspiration que celui de la transpiration" - Paul KRUGMAN
"Il n'y a que deux possibilités, soit un système dirigé par la discipline impersonnelle du marché, soit un autre dirigé par la volonté de quelques individus; et ceux qui s'acharnent à détruire le 1er contribuent, sciemment ou inconsciemment, à créer le 2nd" - Friedrich HAYEK
"Si la méchanceté des hommes est un argument contre la liberté, elle en est un plus fort encore contre la puissance. Car le despotisme n'est autre chose que la liberté d'un seul ou de quelques-uns contre tous" - Benjamin CONSTANT
"Hélas! Qu'y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l'impôt ?" - Benjamin FRANKLIN
"Il [cf. l'économiste] doit étudier le présent à la lumière du passé afin d'éclairer le futur" - John Maynard KEYNES
"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées." - Winston CHURCHILL
"L'avarice commence où la pauvreté cesse. " - Honoré de BALZAC
"Il y a deux types de problèmes dans la vie : les problèmes politiques sont insolubles et les problèmes économiques sont incompréhensibles" - Alec DOUGLAS-HOME
"Nous sommes des créatures qui nous affligeons des conséquences dont nous continuons à adorer les causes " - BOSSUET
3 mai 2022
Si l’expression « rêve américain » a été utilisée pour la première fois par le journaliste Walter Lippmann en 1914, on attribue cependant la création du concept à James Truslow Adams (1878-1949), un écrivain et historien américain. Celui-ci revoit toute l’histoire des États-Unis à la lumière de la notion, et en 1931, en pleine dépression américaine.
Il propose l’ouvrage sous le titre The American Dream à son éditeur. Mais celui-ci n’est pas emballé : qui, dans les circonstances, voudrait d’un tel rêve pour trois dollars ? Qui peut encore croire, dans cette terrible épreuve, que la prospérité est au coin de la rue, à portée de travail, de courage et de détermination ? Personne, estime-t-il. Il faut donc changer le titre du volume, qui devient The Epic of America (« L’Épopée de l’Amérique »). Mais l’auteur n’en démord pas : à part le titre, pas une ligne de son livre ne sera modifiée. Son passage par la banque d’investissement (après des études de philosophie à Yale !) lui permet de prendre ce risque, ses arrières sont assurés. Sa motivation n’est pas pécuniaire, il veut défendre son idée selon laquelle l’épopée américaine s’explique par l’existence d’un « rêve » : « ce rêve américain d’une vie meilleure, plus riche et plus heureuse pour tous nos concitoyens, quel que soit leur rang, ce qui constitue notre plus grand apport à la pensée et au bien-être du monde ».
Un rêve comme toile de fond du combat du quotidien, des privations, de la détresse éprouvée par les millions de victimes du marasme économique. Une réponse au vide moral creusé par l’avidité du milieu des affaires et le consumérisme ambiant. Un message d’espoir et de réconfort qui veut restaurer la confiance dans l’avenir, cruciale pour la reprise. Un héritage qui, James Truslow Adams en est convaincu, est la clé du sursaut. Son livre sera un succès, devenu un ouvrage de référence un an seulement après sa parution.
Citation
Romain Treffel, « Le rêve américain est né en 1929 », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 29/03/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».