"La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts " - Georges CLEMENCEAU
"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées." - Winston CHURCHILL
"La protection douanière est notre voie, le libre-échange est notre but " - Friedrich LIST
"L'étonnante tâche des sciences économiques est de démontrer aux hommes combien en réalité ils en savent peu sur ce qu'ils s'imaginent pouvoir modeler" - Friedrich HAYEK
"On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment " - Cardinal de REITZ
"La machine a jusqu’ici créé, directement ou indirectement, beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a supprimés" - Alfred SAUVY
"La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, et pas une création du besoin" - Gaston BACHELARD
"Qui ne peut attaquer le raisonnement, attaque le raisonneur " - Paul VALERY
"La seule cause de la dépression est la prospérité" - Clément JUGLAR
"Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence" - Frédéric BASTIAT
29 avril 2022
La relation entre le coût d’un film et le revenu généré est hautement imprévisible comparée à celle d’autres types d’investissements. Telle est la conclusion de l’étude de l’économiste américain Arthur de Vany, publiée dans Hollywood Economics : How Extreme Uncertainty Shapes the Film Industry (2003). Le professeur de l’université de Californie y montre qu’une grande partie de ce que l’on attribue aux compétences n’est en réalité qu’une attribution a posteriori. Par Romain Treffel.
Il affirme que c’est le film qui fait l’acteur – et non l’inverse – et qu’une bonne dose de chance fait le film. Ainsi, dans la majorité des cas, le succès d’un film dépend d’un effet de contagion, une forme plus générale de « bouche à oreille ». Les producteurs souhaitent plus que tout pouvoir minimiser le risque de leur investissement – c’est pour cette raison qu’ils misent sur des acteurs « bankable » et les rémunèrent grassement – mais ils n’y parviennent tout simplement pas. Le seul et unique moyen d’estimer la demande pour un film est de le mettre sur le marché et d’attendre la réaction du public.
Si rien ne garantit donc le succès d’une production cinématographique, l’industrie hollywoodienne n’est pas complètement chaotique – sa dynamique répond plutôt à la définition d’un chaos mathématique. La plupart des films (environ 80 %) suivent la même trajectoire économique : ils voient leur fréquentation décroître fortement à partir de la troisième ou quatrième semaine, ce qui se traduit par un profit proche ou inférieur à zéro. Peu de films passent ce cap et génèrent un profit. Parmi ceux-ci, seuls quelques-uns deviennent des blockbusters. Or, ces rares films sont les plus importants pour la dynamique économique du secteur. Ainsi, l’industrie hollywoodienne semble suivre une loi de Pareto : une infime minorité de films est à l’origine de la grande majorité des profits. Par exemple, un producteur réalise en moyenne 40 % du profit de sa carrière toute entière grâce à un seul film ! D’un point de vue historique, cette situation résulte pour partie de la législation Antitrust américaine qui a obligé, dans les années 1950, les sociétés de production à se séparer de l’activité d’exploitation des salles de cinéma, alors que celle-ci leur permettait, dans une certaine mesure, de maîtriser le risque financier en optimisant l’affectation des salles en fonction des premiers scores d’affluence.