"Il y a lieu d’adopter la stabilité du niveau des prix comme, à la fois, but de la politique monétaire, guide et critère de réussite" - Milton FRIEDMAN
"L'humanité n'est pas sortie de l'âge de pierre parce qu'il n'y avait plus de pierres" - Ahmed Zaki YAMANI
"En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal" - Nicolas MACHIAVEL
"Dans une crise, la seule chose prévisible, c’est l’incertitude qui suit " - Isabelle LUSCHEVICI
"Moins le risque est grand, plus les spéculateurs fuient" - Maurice ALLAIS
"Vous et moi venons par route ou par rail, mais les économistes voyagent en infrastructures " - Margareth THATCHER
"La grande industrie exige sans cesse une armée de réserve d’ouvriers sans emploi" - Karl MARX
"Le succès est un mauvais professeur. Il pousse les gens intelligents à croire qu’ils sont infaillibles " - Bill GATES
"La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques" - Ernest HEMINGWAY
"La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres" - Winston CHURCHILL
29 avril 2022
La relation entre le coût d’un film et le revenu généré est hautement imprévisible comparée à celle d’autres types d’investissements. Telle est la conclusion de l’étude de l’économiste américain Arthur de Vany, publiée dans Hollywood Economics : How Extreme Uncertainty Shapes the Film Industry (2003). Le professeur de l’université de Californie y montre qu’une grande partie de ce que l’on attribue aux compétences n’est en réalité qu’une attribution a posteriori. Par Romain Treffel.
Il affirme que c’est le film qui fait l’acteur – et non l’inverse – et qu’une bonne dose de chance fait le film. Ainsi, dans la majorité des cas, le succès d’un film dépend d’un effet de contagion, une forme plus générale de « bouche à oreille ». Les producteurs souhaitent plus que tout pouvoir minimiser le risque de leur investissement – c’est pour cette raison qu’ils misent sur des acteurs « bankable » et les rémunèrent grassement – mais ils n’y parviennent tout simplement pas. Le seul et unique moyen d’estimer la demande pour un film est de le mettre sur le marché et d’attendre la réaction du public.
Si rien ne garantit donc le succès d’une production cinématographique, l’industrie hollywoodienne n’est pas complètement chaotique – sa dynamique répond plutôt à la définition d’un chaos mathématique. La plupart des films (environ 80 %) suivent la même trajectoire économique : ils voient leur fréquentation décroître fortement à partir de la troisième ou quatrième semaine, ce qui se traduit par un profit proche ou inférieur à zéro. Peu de films passent ce cap et génèrent un profit. Parmi ceux-ci, seuls quelques-uns deviennent des blockbusters. Or, ces rares films sont les plus importants pour la dynamique économique du secteur. Ainsi, l’industrie hollywoodienne semble suivre une loi de Pareto : une infime minorité de films est à l’origine de la grande majorité des profits. Par exemple, un producteur réalise en moyenne 40 % du profit de sa carrière toute entière grâce à un seul film ! D’un point de vue historique, cette situation résulte pour partie de la législation Antitrust américaine qui a obligé, dans les années 1950, les sociétés de production à se séparer de l’activité d’exploitation des salles de cinéma, alors que celle-ci leur permettait, dans une certaine mesure, de maîtriser le risque financier en optimisant l’affectation des salles en fonction des premiers scores d’affluence.