"L’économie est fille de la sagesse et d’une raison éclairée : elle sait se refuser le superflu, pour se ménager le nécessaire " - Jean-Baptiste SAY
"L'argent public n'existe pas, il n'y a que l'argent des contribuables" - Margaret THATCHER
"Prenons le cas de Singapour. […] On dirait un miracle économique. Mais le miracle est moins celui de l’inspiration que celui de la transpiration" - Paul KRUGMAN
"Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation" - Thomas JEFFERSON
"Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence" - Frédéric BASTIAT
"Tout chômage quelconque a uniquement sa cause dans le fait que des changements dans les conditions de la demande ont lieu sans cesse, et que les résistances de frictions empêchent que l’ajustement des salaires appropriés ne s’effectue instantanément" - Arthur Cecil PIGOU
"Moins le risque est grand, plus les spéculateurs fuient" - Maurice ALLAIS
"Gold is money. Everything else is credit " - J.P. MORGAN
"L'épargne et l'accumulation de biens de capitaux qui en résulte sont au début de chaque tentative d'améliorer les conditions matérielles de l'homme; c'est le fondement de la civilisation humaine" - Ludwig Von MISES
"Le capitalisme constitue par nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait le devenir. Ce processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme" - Joseph SCHUMPETER
16 mai 2022
L’économiste américain Milton Friedman, connu comme le fondateur de l’École de Chicago, a fortement critiqué la création de la monnaie unique européenne. Il a aussi prédit les déboires que connaît depuis quelques années la zone euro, estimant peu probable qu’elle puisse survivre à une sérieuse épreuve économique.
Un an avant le lancement de l’euro, Friedman déclarait dans une interview à Radio Australia qu’il ne voyait pas la zone monétaire survivre plus de dix ans. Alors que le projet suscitait beaucoup d’enthousiasme dans les milieux d’affaires et financiers, il soulignait pour sa part que le Marché Commun ne constitue pas une zone comparable à l’Australie ou aux États-Unis, où les individus parlent la même langue, sont mobiles dans l’espace, où les prix et les salaires sont relativement flexibles et où un gouvernement central a la capacité d’orchestrer des transferts entre les régions. Quelques années plus tard, peu avant son décès, il demeurait encore très pessimiste : « L’euro va être une grande source de problèmes, non pas une source d’aide. L’euro n’a pas de précédent. Autant que je sache, il n’y a jamais eu d’union monétaire, lançant une monnaie fiduciaire, composée d’États indépendants » (interview au New Perspectives Quarterly Magazine, 2005).
Le propos de Milton Friedman peut aujourd’hui apparaître comme un avertissement prophétique, tant le diagnostic du Prix Nobel correspond à la réalité actuelle. « La possibilité plus vraisemblable, disait-il déjà en 1998, est qu’il y aura des chocs asymétriques frappant les différents pays. Cela signifiera que le seul mécanisme d’ajustement dont ils pourront se satisfaire sera budgétaire et fiscal, avec du chômage : pression sur les salaires, pression sur les prix ». Malgré la réputation d’extrémiste néolibéral de Friedman, cette argumentation est aujourd’hui partagée par des économistes hétérodoxes comme Jacques Sapir, auteur de l’essai Faut-il sortir de l’Euro (2012), ou encore par le démographe de gauche Emmanuel Todd.
Citation
Romain Treffel, « Milton Friedman contre l'euro », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 16/12/2015. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».