"Tout l’art du bon gouvernement consiste à plumer l’oie de façon à obtenir le maximum de plumes avec le minimum de cris" - Jean-Baptiste COLBERT
"Une démocratie peut se rétablir rapidement d'un désastre matériel ou économique, mais quand ses convictions morales faiblissent, il devient facile pour les démagogues et les charlatans de prêcher. Alors tyrannie et oppression passent à l'ordre du jour" - James William FULLBRIGH
"L'impôt tue l'impôt" - Arthur LAFFER
"La propriété est un droit antérieur à la loi, puisque la loi n'aurait pour objet que de garantir la propriété" - Frédéric BASTIAT
"Les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après demain" - Helmut SCHMIDT
"La récession c'est quand votre voisin perd son emploi; la dépression c'est quand vous perdez le vôtre" - Harry S. TRUMAN
"La machine a jusqu’ici créé, directement ou indirectement, beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a supprimés" - Alfred SAUVY
"L’inflation est comme l’alcoolisme. Lorsqu’un homme se livre à une beuverie, le soir même cela lui fait du bien. Ce n’est que le lendemain qu’il se sent mal" - Milton FRIEDMAN
"Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence" - Frédéric BASTIAT
"Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation" - Thomas JEFFERSON
24 février 2015
Milton Friedman (1912-2006) est un économiste américain et prix Nobel d'économie en 1976 sur le thème "Analyse de la consommation, histoire et théorie monétaire". Parmi ses diverses activités, il enseigne notamment à l'université de Chicago entre 1946 et 1977, laquelle est un "temple" du libéralisme et de la théorie néoclassique contemporaine. Il est surtout connu pour être le chef de file de l'Ecole monétariste qui, entre autres, réhabilite la théorie quantitative de la monnaie selon laquelle, en substance, toute variation de la masse monétaire entraîne une variation du niveau général des prix ; autrement dit, l'évolution de la quantité de monnaie en circulation impacte l'inflation.
La contre-révolution monétariste
Le message principal de M. Friedman est le suivant : il défend l'idée d'une société libre, sans intervention de l'Etat et qui accorde une attention importante à la monnaie. La notoriété et la reconnaissance de ses travaux théoriques et empiriques débouchent en 1968 sur l'appellation de "monétarisme" comme doctrine économique.
L'Ecole monétarise se constitue dans les années 1960 à l'Université de Chicago. En substance, cette école de pensée économique préconise l'abandon des politiques monétaires de relance jugées inefficaces et inflationnistes ainsi que l'adoption de règles limitant la croissance de la masse monétaire, c'est-à-dire limitant la quantité de monnaie en circulation dans l'économie. Il en résulte la nécessité de contrôler la masse monétaire pour éviter l'inflation, et à la fois de la stabiliser pour amortir les oscillations du taux de croissance autour de sa tendance de long terme. Il est alors question de "contre-révolution" par rapport aux politiques économiques keynésiennes discrétionnaires dominantes de l'époque en préconisant l'adoption d'une règle monétaire intangible, fixant un taux de croissance de la masse monétaire correspondant au taux de croissance à long terme de la richesse nationale, c'est à dire le PIB (Produit Intérieur Brut).
Le "Jardin japonais"
L'expression du "Jardin japonais" fait référence à l'œuvre de référence de Milton Friedman. Si l'ouvrage de Friedman le plus souvent cité est "Studies in the Quantity Theory of Money" (1956), l'ouvrage reprenant probablement le plus et le mieux son œuvre est "The Optimum Quantity of Money and other Essays" qui expose des travaux rédigés entre 1952 et 1969. Dans la préface de ce livre il utilise l'image du Jardin japonais pour décrire sa théorie monétaire dans laquelle "il y a une unité esthétique qui découle de sa variété ; une simplicité apparente qui dissimule une réalité sophistiquée ; une vue de surface qui se dissout dans les perspectives les plus profondes".
Cet ouvrage reprend pour l'essentiel le triple message de Milton Friedman :
Les différents travaux de l'ouvrage permettent in fine de dégager un certain nombre de conclusions. En effet, par étapes successives, Friedman contribue à jeter les bases du monétarisme (le jardin japonais) en combinant les conclusions de travaux théoriques et empiriques, mais aussi en montrant lui-même chaque fois les limites. Egalement, il se livre à une critique en règle des approches keynésiennes. Enfin, il souligne l'importance de la monnaie, et la supériorité des règles et des politiques monétaires axées sur le contrôle de la quantité de monnaie. Dans ce cadre, les principales conclusions qui émergent de cette démarche sont :
Citation
Sylvain Fontan, « La contre-révolution monétariste de Milton Friedman », analyse publiée sur «www.leconomiste.eu» le 24/02/2015.