"Un peu d’internationalisation éloigne de la patrie, beaucoup y ramène" - Jean JAURÈS
"Il est aussi absurde de parler de démocratie ou d'efficacité économique dans une société communiste que d'évoquer un capitalisme sans argent" - Alexandre ZINOVIEV
"A long terme nous serons tous morts" - John Maynard KEYNES
"La vérité n’est pas l’exactitude " - Octave MIRABEAU
"Il y a deux manières de conquérir et d'asservir une nation, l'une est par les armes, l'autre par la dette." - John ADAMS
"Casser l’inflation se fait toujours au détriment de l’emploi" - Nicholas KALDOR
"Il ne peut y avoir de crise la semaine prochaine, mon agenda est déjà plein " - Henry KISSINGER
"En période de mobilité économique, la souplesse est une condition vitale du plein emploi" - Alfred SAUVY
"Quand vous êtes capable, feignez l'incapacité. Quand vous êtes proche, feignez l'éloignement. Quand vous êtes loin feignez la proximité" - Sun TZU
"Les communistes sont ceux qui ont lu Marx. Les anti-communistes sont ceux qui l'ont compris " - Ronald REAGAN
Le socialisme est très prévisible : il assure la faillite de tous les systèmes où il est appliqué. Cela est valable pour un secteur économique, un pays, une ville. La ville est un objet d’étude géopolitique curieux. Elle est essentielle, puisque c’est là que se concentre la population, la richesse économique, les lieux de pouvoirs. Mais elle occupe un espace beaucoup plus restreint que les campagnes, donc moins visible au niveau de la cartographie. Un point a moins d’effet qu’un espace. Raison pour laquelle, entre autres, l’objet urbain est assez peu étudié. Paris fait de moins en moins rêver : prix du logement très élevé, insécurité, congestion des transports, risque d’attentat, etc. Longtemps, la capitale a été perçue comme un lieu de promotion humaine. Aujourd’hui, elle est vue par beaucoup comme un lieu répulsif que l’on souhaite quitter. Effet de mode ? Pas seulement. Cela est dû à la confrontation de deux réalités : l’amélioration des villes moyennes, la dégradation de Paris, sous l’effet du socialisme municipal. Par Jean-Baptiste Noé.
Terme inventé par le romancier anglais du XVIIIe siècle Horace Walpole, la sérendipité désigne la capacité à découvrir sans chercher à découvrir. En économie, le concept sert à expliquer les innovations fortuites, qui sont en réalité extrêmement nombreuses. Par Romain Treffel.
Passé à la postérité pour sa mise en lumière du processus de « destruction créatrice » à l’origine de la croissance économique, l’économiste autrichien Joseph Schumpeter a été rendu très pessimiste par l’histoire européenne des années 1930. A l’instar d’autres commentateurs très intelligents de la vie économique de son époque, il en est venu à voir dans la stagnation la perspective naturelle du capitalisme. Constatant en effet que la concurrence a tendance à s'autodétruire, il pense l'apparition des monopoles comme le moyen de prolonger la dynamique de l'entrepreneur. En conséquence de quoi il prédit dans Capitalisme, socialisme et démocratie (1942) l'avènement de l'économie planifiée, l'entrepreneur étant appelé à être supplanté par le planificateur comme élément moteur de la société. Par Romain Treffel.
Les directions générales cherchent à favoriser l’innovation pour régénérer les offres et les activités. Or, les méthodes de management destinées à améliorer la performance opérationnelle, comme le lean management ou le TQM, ont permis de faire la chasse aux tâches inutiles, de fiabiliser les processus, mais ce faisant ont aussi conduit à réduire les marges de manœuvre des acteurs (le slack) dans des organisations mises sous tension. Dans ce contexte, comment des salariés parviennent-ils à trouver le temps d’innover ?
Pendant la seconde guerre mondiale, les bombardiers américains subissaient des pertes très importantes. La probabilité qu’ils reviennent d’une mission sains et saufs ne dépassait pas 50%. Les militaires américains aboutirent rapidement à la conclusion qu’il fallait renforcer leur carlingue. Idéalement, il aurait fallu la renforcer en totalité... mais les avions auraient été trop lourds et difficiles à manœuvrer. Les militaires américains décidèrent donc de la renforcer aux endroits où ils avaient observé que les avions étaient le plus fréquemment touchés.
Ronald H. Coase (1910-2013) est un économiste américain de référence pour de nombreux champs d'analyse économique : notamment l'économie publique, où il démontre qu'aux défaillances du marché peuvent correspondre des défaillances de l'Etat ; et l'économie de l'environnement, où il met en évidence les perspectives et limites des différentes manières de dépolluer. L'apport de Ronald H. Coase aux sciences économiques reste indéfectiblement lié aux notions de « coûts de transaction » et de « coût social » ; il recevra d'ailleurs à ce titre le prix Nobel d'économie en 1991 pour son apport à la compréhension du rôle des firmes en économie.
Le bulletin économique présente les principaux apports de l'économiste et prix Nobel d'économie Ronald Coase à la science économique.
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Premier penseur authentiquement socialiste en Grande-Bretagne, Robert Owen (1771-1858) était surtout un entrepreneur et un patron réputé.
Richard Thaler est un économiste atypique. Il sait écrire et il est doté d'un solide sens de l'humour, deux caractéristiques pas forcément les plus répandues dans la profession. Si vous ne me croyez pas, lisez Nudge, son livre coécrit avec le juriste Cass Sunstein, mais surtout son autobiographie Misbehaving (difficile à traduire, mais qui signifie "celui qui ne se comporte pas bien"), qui ne devrait pas tarder à être traduit en français, effet nobel d'économie oblige. Mais sa principale qualité, si l'on en croit son ami Daniel Kahneman, Nobel d'économie, est la paresse. Thaler est de son propre aveu très paresseux, très lent pour finir d'écrire ses papiers, ce qui paradoxalement est un avantage : il ne travaille que sur des sujets suffisamment intéressants pour outrepasser sa paresse.
Par Alexandre Delaigue
René Girard est l’un des grands intellectuels du XXe siècle, hélas trop peu connu en France. Bien que né en Avignon, il a fait toute sa carrière aux États-Unis, d’où ce silence dans l’université française. S’opposant au marxisme, il ne pouvait pas plaire aux chrétiens progressistes des années 1960-1980. Chrétien lui-même, il ne pouvait que déplaire aux marxistes qui tenaient alors l’université et les publications. Et c’est ainsi que l’on passe à côté de l’un des plus grands penseurs du siècle dernier. Dans un précédent article, j’ai évoqué en quoi sa pensée permettait de comprendre la géopolitique et les relations internationales. Ici, c’est un autre aspect de son œuvre que je souhaite aborder, l’élément fondamental, celui du rapport entre le mythe et le sacrifice. Par Jean-Baptiste Noé.
René Girard décédait le 4 novembre 2015, à Stanford, dans cette ville des États-Unis où il a enseigné et travaillé. Son œuvre a tourné autour de deux concepts : le désir mimétique et la montée aux extrêmes, concepts qu’il n’a cessé d’approfondir et d’expliciter tout au long de sa vie. Cela n’a l’air de rien, mais il a bouleversé la compréhension de l’homme et du monde. Il a expliqué Les choses cachées depuis la fondation du monde (titre de l’un de ses livres). Son œuvre est à fragmentation lente : il faudra du temps pour qu’elle infuse les esprits et que l’on comprenne toutes les implications que cela suppose. Parce qu’il n’était ni marxiste ni existentialiste, parce qu’il n’a pas soutenu les grands criminels du XXe siècle, parce qu’il s’est converti au christianisme, il est ostensiblement boudé de l’université et de l’enseignement scolaire. Son œuvre magistrale a aussi abordé les questions de la géopolitique, notamment dans son Achevez Clausewitz (2007). Il a relu le traité De la Guerre à l’aune de la théorie mimétique pour en proposer une réévaluation intellectuelle. Par Jean-Baptiste Noé.
Par Jean-Baptiste Noé, IdL.