"On n’est jamais mieux gouverné que lorsqu’il n’y a pas de gouvernement" - Jean-Baptiste SAY
"On attire l'ennemi par la perspective d'un avantage ; on l'écarte par la crainte d'un dommage. " - SUN TZU
"L’inflation est comme l’alcoolisme. Lorsqu’un homme se livre à une beuverie, le soir même cela lui fait du bien. Ce n’est que le lendemain qu’il se sent mal" - Milton FRIEDMAN
"On a voulu, à tort, faire de la bourgeoisie une classe. La bourgeoisie est tout simplement la portion contentée du peuple" - Victor HUGO
"L'économie c'est la science du sordide, non de la pureté " - Alfred SAUVY
"Un problème politique est un problème économique sans solution" - Georges ELGOZY
"L'avarice commence où la pauvreté cesse. " - Honoré de BALZAC
"Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France " - Maximilien DE BETHUNES, Duc de Sully
"Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème" - John Bowden CONNALLY
"Les communistes sont ceux qui ont lu Marx. Les anti-communistes sont ceux qui l'ont compris " - Ronald REAGAN
Fonctionnant sur une économie foncière et agricole, la société antique ignorait la croissance économique. En effet, elle concevait les échanges économiques comme un jeu à somme nulle, d’où notamment sa propension à considérer les fortes inégalités dont elle était marquée comme naturelles. La pensée économique de Platon est caractéristique de cette ignorance.
Le voyage d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie aura permis de replacer cet archipel au centre de la réflexion géopolitique. Pour la France comme pour l’Europe, il revêt une importance stratégique majeure qu’il est bien dommage de limiter à la seule question de l’indépendance et au référendum de novembre prochain. Face à une Chine conquérante dans le Pacifique et compte tenu de la richesse du sous-sol et de la mer, la présence stratégique française est de plus en plus indispensable dans cette zone. Par Jean-Baptiste Noé.
Bien sûr, ce titre est au mieux provocateur, au pire faux : la culture et l’identité européenne sont nées bien avant le XVIIIe siècle. Mais durant ce siècle, il s’est passé quelque chose, une sorte d’émulsion intellectuelle, qui a fixé l’idée d’Europe telle que nous la concevons encore aujourd’hui. Grâce à différents facteurs, notamment l’amélioration des communications, les intellectuels et les hommes de pouvoir ont pris conscience qu’ils appartenaient au même monde, différent des autres mondes. Le vêtement en est l’illustration ; on le voit notamment dans les grands musées européens. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, les rois, les écrivains et les hommes illustres sont habillés différemment selon leurs pays. Le roi d’Angleterre Charles 1er (1600-1649) a ainsi un style anglais qui le différencie, dans les portraits officiels, de Louis XIII, son contemporain (1601-1643). À la cour de France, les habits sont plus colorés, surtout chez les hommes. À la cour d’Espagne, influencée par l’étiquette du duché de Bourgogne, c’est le noir qui domine. Dans le célèbre portrait de Philippe II d’Espagne par Anguissola, celui-ci ressemble à un prêtre, avec une soutane et une cape noire, quand son contemporain Henri III de France porte des habits verts et dorés et des pendants d’oreille. Par Jean-Baptiste Noé.
« L’Égypte est un don du Nil » selon la belle formule du géographe Hérodote, qui décrit les paysages et l’histoire de ce pays dans ses enquêtes. Quiconque s’y est rendu se rend compte que ce pays est une île enlacée autour d’une bande fluviale qui lui apporte son eau et ses fertilisants indispensables au développement du pays. Ce n’est que depuis peu que le tourisme, archéologique et balnéaire, est devenu une autre source de richesse, auquel s’ajoutent les frais de péage du canal de Suez. La mort brutale de l’ancien président Morsi le 17 juin durant son procès au Caire clôture la courte parenthèse des Frères musulmans au pouvoir dans le pays. Le maréchal Al-Sissi a pris la suite, revenant au pouvoir militaire, comme Moubarak, Sadate et Nasser avant lui. L’armée continue de structurer la vie politique et économique de ce pays.
La nouveauté provient de la Méditerranée et des champs gaziers qui y sont découverts et qui révèlent des potentiels très importants. La partie est de la Méditerranée est en train de devenir un hub gazier majeur, contrebalançant les pays du Golfe. Israël, l’Égypte, Chypre et la Syrie pourraient ainsi devenir des acteurs de premier plan, ce qui ne va pas sans défi : exporter ses ressources (et donc construire des routes) et éviter les tensions militaires autour de ces champs d’hydrocarbures. Par Jean-Baptiste Noé.
L’Afghanistan demeure ce qu’Halford Mackinder a appelé « le pivot géostratégique du monde » ; une zone incontrôlée autour de laquelle se déploient les enjeux contemporains. Ce pays de montagnes et de vallées profondes a été le tombeau de nombreux empires. Les États-Unis ont échoué dans le contrôle du pays, comme les Soviétiques avant eux entre 1980 et 1988. Ils auraient pu méditer la défaite subie par les Anglais en juillet 1880 à la bataille de Maiwand, durant la seconde guerre anglo-afghane, où fut blessé le célèbre docteur Watson, alors médecin militaire. Zone tampon entre l’Empire russe et l’Empire britannique, l’Afghanistan n’a jamais été contrôlé par une puissance occidentale. Les armées se sont arrêtées au nord et au sud, en faisant une marche, une zone grise, servant de glacis sécuritaire entre les empires. En 1885, cinq ans après Maiwand, les Russes ont achevé leur expansion militaire dans l’oasis de Panjdeh, dessinant alors la frontière turkméno-afghane. De l’autre côté de l’Afghanistan s’ouvrait l’Empire britannique, qui contrôlait le Pakistan, l’Inde et le Bangladesh actuels. Cette frontière de confins est toujours dessinée aujourd’hui. Les lignes fixées par l’histoire n’ont pas été effacées au cours des dernières décennies. Par Jean-Baptiste Noé.
Tout comme la nature a horreur du vide, les entreprises ont horreur de la concurrence. En effet, la concurrence tire les prix vers le bas, entame les marges et érode les positions acquises. Dès lors, comment échapper à la concurrence ? Pour cela, il existe trois techniques de dissuasion stratégique.
La notion de rente relationnelle désigne l’idée selon laquelle ce sont les relations que l’entreprise entretient avec ses différentes parties prenantes qui permettent d’expliquer une situation de surperformance.
La méconnaissance de la culture et de l’histoire d’un pays conduit à de graves impasses d’analyse. On ne peut comprendre l’action politique d’aujourd’hui et les réactions de certains peuples, si on méconnaît leur histoire, leur passé, leur littérature. L’affaire hongroise l’a révélée une nouvelle fois. Impossible de comprendre la politique du gouvernement actuel si on oublie que ce pays a été sous le joug communiste pendant près de cinquante ans et qu’il aspire donc aujourd’hui à la liberté et à l’indépendance.
En 1956, quand les troupes du pacte de Varsovie ont débarqué à Budapest, peu de monde en Europe a protesté contre cette agression. Chaudement repliés derrière le rideau de fer, protégés par l’OTAN, les Européens ont laissé faire et n’ont guère réagi. La répression à Budapest est aujourd’hui estimée à 25 000 morts, à quoi s’ajoutent près de 200 000 Hongrois partis en exil. Imre Nagy, le chef hongrois qui avait tenté de desserrer l’étau soviétique, fut laissé au pouvoir en 1956, puis arrêté en 1958 et exécuté. La répression fut d’une telle sévérité que les habitants en furent groggy et ne tentèrent plus aucune opposition avant 1989, soit trente ans. Il a fallu attendre la génération suivante pour que des jeunes qui n’avaient pas connu la répression de 1956-1958 osent se soulever contre le communisme.
L’Europe qui n’avait pas bougé alors prend aujourd’hui des sanctions contre la Hongrie parce que le Parlement de Strasbourg a estimé que le gouvernement Orban (réélu triomphalement pour un troisième mandat soit dit au passage) menait une politique trop indépendante. On peut comprendre qu’après avoir tant lutté contre l’URSS, les Hongrois n’aient pas envie de brader leur souveraineté à un autre conglomérat de pays. On peut comprendre aussi leur ressentiment face à ceux qui, ne les ayant pas aidés hier, leur disent aujourd’hui comment ils doivent gérer leur pays.
La question hongroise d’aujourd’hui est révélatrice d’une pensée marxiste qui imprègne encore les esprits. Si le marxisme, dans sa version stalinienne, a été vaincu, il demeure dans des versions trotskystes et maoïstes qui continuent d’imposer leur grille de lecture aux événements géopolitique. Par Jean-Baptiste Noé.
Vu d’Europe, c’est un peu l’océan oublié, parce qu’il se trouve dans un angle mort du globe, entre l’Europe et l’Asie. Tout donne à penser que l’océan Indien est fait pour être traversé, entre Suez et Malacca, non pour être exploité. Il est pourtant l’un des océans les mieux entourés : à l’ouest, la Somalie et ses pirates, le golfe d’Aden et le détroit d’Ormuz par où transite une grande partie du pétrole mondial. Au nord, l’Iran, le Pakistan et l’Inde, à l’est, les marches de l’Asie : Singapour, la Malaisie, et les portes de la Chine. Au sud, le grand vide de terres, mais des îles stratégiquement importantes dont, pour la France, l’île Tromelin et la Réunion.
Par Jean-Baptiste Noé
C’est dans le terminal 2 de Roissy, juste avant de prendre un avion pour Rome, que j’ai appris la nouvelle du bombardement des dépôts chimiques en Syrie. Ce qui semble être, pour l’instant, un coup bien inutile qui dénote néanmoins l’impuissance occidentale dans la région a occulté la vraie information moyen-orientale, celle du sort du général Haftar. L’homme fort de l’Est libyen serait mort à Paris le 13 avril. On ne peut ici qu’employer le conditionnel, car les sources divergent : certaines le donnent mort, d’autres souffrant. Quoi qu’il en soit, cela nous apprend que le général Haftar est soigné à Paris, ce qui démontre les liens entre la France et ce gouvernement instable qui tente de recoller les pièces libyennes. Haftar est soutenu par la Russie, qui veut profiter de la faiblesse des Occidentaux pour revenir dans le jeu nord-africain. Ils sont deux hommes à pouvoir reprendre le pouvoir en Libye, Saïf al-Islam Khadafi, le fils du colonel, et le général Haftar. Le premier tenant l’ouest et le second l’est. La mort, ou la maladie grave du général, offre un boulevard à Khadafi, même si les pays d’Europe auront du mal à accepter que le fils succède au père. Trop tournés que nous sommes vers la Syrie et vers ce bombardement d’entrepôts, nous risquons de négliger la Libye où des choses essentielles se passent, ainsi que le Mali, où une attaque sans précédent s’est déroulée samedi contre les forces de l’ONU et la présence française. Le bilan est lourd : un mort côté ONU et une dizaine de soldats blessés. La France s’enlise au Mali et n’arrive pas à trouver de solution à la crise. Par Jean-Baptiste Noé.