"La communication d’entreprise est une rare petite période heureuse entre deux communications de crise " - Thierry ORSONI
"Dans une crise, la seule chose prévisible, c’est l’incertitude qui suit " - Isabelle LUSCHEVICI
"La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques" - Ernest HEMINGWAY
"La machine a jusqu’ici créé, directement ou indirectement, beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a supprimés" - Alfred SAUVY
"Hélas! Qu'y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l'impôt ?" - Benjamin FRANKLIN
"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées." - Winston CHURCHILL
"Quand un économiste vous répond, on ne comprend plus ce qu’on lui avait demandé " - André GIDE
"Le capitalisme constitue par nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait le devenir. Ce processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme" - Joseph SCHUMPETER
"Gold is money. Everything else is credit " - J.P. MORGAN
"En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal" - Nicolas MACHIAVEL
Par Charles GAVE. On se souvient de la phrase, écrite par Emmanuel Berl et prononcée par le Marechal Pétain le 25 Juin 1940. Le but était bien sûr de mettre la Terre, qui ne mentait pas en opposition avec les politiciens qui eux mentaient...
Dans ce petit papier, je ne veux pas revenir sur le concept moral que cherchait à mettre en lumière Berl (que du reste j’aime beaucoup) mais bien plutôt à expliquer que…le Prix de la Terre, lui ne ment pas.
Le cannabis a envahi les cours d’école et les halls d’universités, et pas seulement. Au-delà de la dangerosité sanitaire du produit et des effets néfastes sur les consommateurs, il dessine une géopolitique de la criminalité et irrigue de nombreux quartiers dont il soutient l’économie. Notons d’emblée deux incongruités sémantiques. Premièrement, le terme de « quartier » utilisé pour désigner des espaces urbains tenus par les mafias et le banditisme. Dans le langage journalistique, quartier est un euphémisme et une litote pour désigner une zone dangereuse, à forte criminalité. Il y a ainsi les quartiers sensibles, désignant des espaces que l’on évite. Deuxièmement, le terme « zone défavorisée », qui désigne des zones urbaines sensées être pauvres, où les taux de chômage sont importants et, souvent, la criminalité forte. Ces zones seraient défavorisées, ce qui expliquerait, voire légitimerait, la violence qui s’y déclare et les dégradations. Ainsi de la Seine-Saint-Denis, du Mirail à Toulouse, des Minguettes, des quartiers nord de Marseille. Or rien n’est plus faux. Ces quartiers sont les plus favorisés de France : c’est eux qui reçoivent le plus d’argent public et le plus d’aides sociales. Très souvent, ils sont bien reliés en transports en communs, notamment en RER et en métros, comme Saint-Denis et le Mirail. À cela s’ajoutent de très nombreux équipements publics : écoles, collèges et lycées, bibliothèques, centres culturels et sportifs, etc. Si, lors des émeutes, ces bâtiments sont détruits et incendiés, c’est bien qu’ils existent. La Seine-Saint-Denis est à la fois l’un des départements les plus riches de France et en même temps l’un des plus pauvres, du moins du fait de sa population.
D’où une autre erreur d’analyse : présenter les habitants de ces quartiers comme pauvres. Sous le simple regard statistique peut-être, et encore. Il est vrai que les taux de chômage sont importants et les revenus faibles. Mais les populations y bénéficient de logements sociaux à bas prix, payé par d’autres, plus les nombreuses aides sociales. Enfin, se développe toute une économie parallèle, qui rapporte beaucoup et qui fournit un véritable travail. Et c’est là que l’on retrouve le cannabis. Par Jean-Baptiste Noé.
Cela pourrait être un conte pour enfants, une histoire d’ogre qu’on leur raconte pour leur faire peur et ainsi les éduquer aux dangers de la vie réelle. Mais c’est ici une histoire vraie. Il se trouve que je suis élu au conseil municipal de Montesson (Yvelines) depuis 2008 et que je m’occupe de la communication de la ville. En novembre 2018, nous recevons un message d’un habitant nous informant qu’une camionnette blanche a été aperçue à proximité du collège. Le conducteur attire les jeunes filles en leur proposant de voir des chiens qui sont installés à l’arrière de la camionnette. Elles les caressent, elles jouent un peu avec eux, puis l’homme les kidnappe. Un tel signalement est effrayant et l’on se doit bien sûr d’en avertir au plus tôt les établissements scolaires et les parents d’élèves pour que les enfants soient prudents. On est donc tenté, de prime abord, de diffuser largement cette information. Information qui a d’ailleurs déjà circulé sur les réseaux sociaux et qui a été annoncée par les groupes officiels des associations de parents d’élèves.
Mais, même si tout est probable, plusieurs choses clochent dans cette histoire. La police municipale contactée nous dit qu’aucune plainte n’a été déposée. Une rapide recherche sur le net nous informe qu’il y a déjà des histoires de camionnette blanche, et qu’elles se sont toutes révélées fausses. Du reste, après deux jours d’enquête, il apparaît que cette histoire est une pure invention. La consultation des bandes de la vidéosurveillance montre qu’il n’y a eu aucune camionnette de ce type à proximité du collège et des écoles. Des enfants reconnaissent avoir menti. Nous sommes donc là en présence d’une rumeur, d’une fausse information. Mais celle-ci est très instructive. Par Jean-Baptiste Noé.
La route de la soie fait rêver, parce qu’elle se rapporte aux échanges entre l’Orient et l’Europe, parce qu’elle touche une matière, la soie, qui se réfère au luxe et à la rareté, parce qu’elle véhicule une idée d’ailleurs, d’échanges, de découvertes, avec ses paysages majestueux et ses caravansérails. C’est donc assez naturellement que la Chine a repris cette dénomination pour évoquer les nouvelles routes de la soie dont elle veut faire un instrument de sa puissance. Par Jean-Baptiste Noé.
Depuis la crise de 2008, la France n’a jamais connu un déficit public inférieur à 3 %, ce qui lui vaut les remontrances de la Commission européenne. Ce seuil fatidique des 3 % sert notamment de référence pour les prévisions macroéconomiques et tous les calculs de réduction de la dépense publique. Il fait partie des critères dits « de Maastricht », devenus les « critères de convergence », qui doivent être respectés à la fois par les pays membres de l’Union européenne candidats à l’entrée dans la zone euro, et par les pays membres (sous peine d’avertissements, puis de sanctions).
La mémoire, l’histoire, l’oubli (2000) de Paul Ricoeur est l’un de mes plus grands échecs de lecture. C’est un livre que j’ai essayé de lire plusieurs fois sans arriver à en comprendre quelque chose. Comme le dit pudiquement un compte rendu de lecture admiratif trouvé sur un site : « la complexité du langage et des concepts employés est telle que l’étude de cet ouvrage mériterait d’y consacrer beaucoup plus de temps, et d’en proposer un compte rendu plus abouti et mûri que la présente note de synthèse. » L’ouvrage n’intéresserait pas aujourd’hui si l’ancien assistant éditorial de Ricoeur n’était pas devenu président de la République. Toutefois, les thèmes que Ricoeur a tenté d’analyser, dans une pensée et un langage complexe que ne renie pas l’actuel locataire du faubourg Saint-Honoré, méritent d’être repris. Nous avons commémoré il y a peu le 11 novembre. Chaque année revient donc l’appel pieux au devoir de mémoire et à la transmission. Mais en quoi consiste-t-elle réellement et comment l’articuler avec l’histoire ?
Par Jean-Baptiste Noé, IdL
L’expression si célèbre, maintes et maintes fois reprises, de « main invisible » occupe en réalité une place très modeste dans l’oeuvre d’Adam Smith. En effet, elle n’y apparaît qu’à trois reprises : une seule fois dans son Histoire de l’astronomie, une seule fois dans sa Théorie des sentiments moraux, et enfin une seule fois dans l’ouvrage le plus connu, La richesse des nations, au livre IV, dans un passage traitant des qualités du chef d’entreprise : celui-ci, écrit Smith, « est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions ». Dès lors surgissent deux problèmes : 1° la « main invisible » a-t-elle le même sens dans les trois ouvrages ? 2° comment expliquer la disproportion entre son occurrence réelle et sa postérité ? Par Romain Treffel.
Les armes de guerre utilisées depuis quelques années sont de plus en plus souvent des armes non conventionnelles. Leur usage ne vise pas à obtenir une victoire stratégique par la destruction de l’ennemi, mais à ébranler la certitude de la victoire en instillant la peur et en annihilant les capacités défensives et offensives. Elles cherchent à stupéfier l’adversaire afin de l’empêcher de combattre. Ces armes ne sont plus dans le champ de la guerre d’affrontement classique, mais dans le champ de la guerre d’intimidation. Il s’agit de provoquer un effroi annihilateur qui bloque les défenses et empêche la riposte. C’est l’arme habituelle du terrorisme : gagner par l’emploi de la terreur contre l’ennemi. Ces armes sont regroupées sous le jargon NRBC pour « arme nucléaire, radiologique, biologique et chimique ». Elles prolifèrent chez les acteurs non étatiques, car elles sont supposées être plus simples d’emploi. Cette prolifération s’effectue soit avec l’aide officieuse de certains États soit par la fabrication de ces armes par les réseaux criminels. Dans tous les cas, elles nécessitent des moyens financiers et logistiques lourds, ce qui limite leur emploi. Par Jean-Baptiste Noé.
Nous évoquions la semaine dernière la pensée de la guerre juste à l’époque de la République puis d’Auguste. L’apport de cette réflexion est essentielle dans la constitution de notre vision de la guerre juste aujourd’hui, laquelle fut enrichie de l’apport chrétien. Par jean-Baptiste Noé.
C’est désormais un basique du vestiaire, tant masculin que féminin ; le jeans a quitté son côté rebelle des années 1960 pour endosser les oripeaux de la respectabilité. C’est l’un des modèles de pantalons les plus vendus au monde, présent sur tous les continents, symbole de l’uniformisation de la culture, de l’effacement des frontières, mais aussi de la domination culturelle des États-Unis. Il y a toutefois bien longtemps que le jeans a quitté les plaines du Far West, les ranchs et les cow-boys pour revêtir James Dean ou Marlon Brando et aujourd’hui presque tout le monde. En 1986, une photo de Jacques Chirac en jeans dans les jardins de Matignon, publiée en une de Paris Match, avait surpris. Dorénavant, cela ne serait plus le cas. Il est l’un des symboles de la mondialisation. Il s’en vend 2,3 milliards de paires par an, pour un chiffre d’affaires de 58 milliards de dollars. Levi’s, leader du secteur, contrôle 5,3% du marché mondial. Par Jean-Baptiste Noé, IdL.